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Un deuxième lanceur léger au tapis
Un deuxième lanceur léger au tapis
© ABL

| Pierre-François Mouriaux | Source : Air&Cosmos 441 mots

Un deuxième lanceur léger au tapis

Vingt-quatre heures après l’échec du LauncherOne de Virgin Orbit, le lanceur léger RS1 de la startup californienne ABL Space Systems a raté son vol inaugural.

Arrêt inopiné des moteurs

Le 10 janvier à 23 h 27 UTC, le lanceur léger RS1 de la startup californienne ABL Space Systems (fondée en 2017 à El Segundo) a décollé de la base de Kodiak, en Alaska, pour un premier vol de démonstration désigné Demo-1.

L’engin à deux étages embarquait deux cubesats 6U, VariSat 1A et 1B, destinés à valider sur orbite basse des technologiques de communication HF marine.

Mais, peu de temps après le décollage, les neuf moteurs du premier étage (à kérosène et oxygène liquide) se sont arrêtés simultanément, et le lanceur est retombé sur son pas de tir, entraînant un incendie.

Si ce dernier a rapidement été maîtrisé, le pas de tir a été endommagé, tandis que le lanceur et ses charges utiles ont évidemment été perdus.

Aucun personnel n’a cependant été blessé.

 

Lanceur à bas coût

ABL a déclaré le lendemain sur son compte Twitter : « Ce n'est pas le résultat que nous espérions aujourd'hui, mais un résultat auquel nous nous étions préparés. Nous reviendrons vers vous avec des informations supplémentaires dès qu'elles seront disponibles. Merci à tous pour votre soutien. […] Nous attendons avec impatience le vol 2. »

Haut de 26,8 m, le RS1 est conçu pour embarquer jusqu’à 1 t sur orbite basse et 1 350 kg sur orbite héliosynchrone, avec un coût de 12 M$ par lancement.

Ainsi, le lanceur d’ABL se positionne en concurrence directe avec les lanceurs légers américains Electron (RocketLab), Firefly Alpha (Firefly Aerospace), LaucherOne (Virgin Orbit), Pegasus (Northrop Grumman) et Terran 1 (Relativity Space).

 

Un carnet de commandes déjà solide

En avril 2021, la startup s’était vu passer une commande d’un bloc de la part du constructeur aérospatial américain Lockheed Martin, pour un maximum de… 58 lancements orbitaux (26 jusqu'en 2025, puis jusqu'à 32 lancements supplémentaires jusqu'en 2029).

Ces lancements à bas coût pourraient s’effectuer depuis différents sites, aux Etats-Unis (Kodiak et Vandenberg en Californie pour les orbites polaire et héliosynchrone, Cape Canaveral en Floride et Wallops Island en Virginie pour les orbites équatoriales) ou à l’étranger (au Royaume-Uni).

 

Déjà sept missions en 2023

L’échec du 10 janvier intervient au lendemain de celui essuyé par Virgin Orbit avec son LauncherOne mis en œuvre au large de l’Irlande, et trois semaines après la perte du premier Vega C commercial lors de la mission VV22 d’Arianespace.

C’était la sixième mission orbitale entreprise depuis le début de l’année, la première revenant au Falcon 9 de SpaceX, qui a doublé la mise le 10 janvier.

La Chine comptait alors également deux lancements réussis, sur Longue Marche 7A et Ceres 1, les 8 et 9 janvier.

Un autre lancement est ensuite intervenu (sur Longue Marche 2C), le 12 janvier, portant à sept le nombre de tentatives à travers le monde en douze jours.

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